Une entreprise innovante, responsable et engagée
Étienne Galan a été nommé président exécutif de Roxel, filiale conjointe de Safran et de MBDA, qui conçoit, développe, fabrique et commercialise une large gamme de systèmes de propulsion solide haute technologie pour des applications aériennes, terrestres, navales et spatiales. Il nous en dit davantage sur sa prise de fonction ainsi que sur les forces et les atouts de cette entreprise à taille humaine.
Vous avez pris la tête de Roxel en septembre dernier dans un contexte perturbé par une crise sanitaire qui se prolonge. Comment s’est passée votre prise de fonction ?
À mon arrivée, les équipes de Roxel géraient déjà très bien la crise. J’ai trouvé des équipes engagées et motivées qui avaient limité l’impact de la pandémie. Roxel a su faire preuve d’agilité et mettre en place un plan de continuité d’activité efficace qui nous a permis de maintenir la production et la livraison de nos programmes les plus critiques.
Le travail à distance s’est mis en place malgré les contraintes de sécurité informatique liées au secteur de la défense. Bien évidemment, pour ceux qui ne pouvaient pas en bénéficier, toutes les mesures sanitaires nécessaires ont rapidement été mises en place.
J’ai très vite compris que j’avais rejoint une entreprise formidable pour qui ses collaborateurs sont ce qui importe le plus. Et la charte éthique de la société en témoigne !
“Nous encourageons un climat d’ouverture, de courage, de générosité
et de respect, pour que chaque collaborateur se sente libre d’exprimer ses idées et ses préoccupations.”
Pour nous, les collaborateurs représentent notre principal atout. Ils doivent bénéficier d’un environnement de travail sûr et sain, où le talent et le mérite personnel sont reconnus, la diversité valorisée, la vie privée respectée et le juste équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle pris en compte. Nous croyons qu’il est important de leur offrir un environnement stimulant, des perspectives d’évolution motivantes, ainsi que la possibilité de changer les choses. Nous encourageons un climat d’ouverture, de courage, de générosité et de respect, pour que chaque collaborateur se sente libre d’exprimer ses idées et ses préoccupations.
De plus, chez Roxel, nos ingénieurs sont confrontés à un environnement complexe qui allie chimie, mécanique, électronique, matériaux composites et différents métiers. Il s’agit donc d’un challenge professionnel passionnant ! Nous sommes heureux de voir à quel point nos collaborateurs sont attachés à Roxel et restent de nombreuses années avec nous.
La satisfaction de vos clients est également l’une de vos priorités…
Cela va de soi ! Une entreprise se doit de satisfaire ses clients. Pour cela, le déploiement de méthodes d’excellence opérationnelle est clé. Dans ce cadre, nous nous appuyons sur les méthodes qui ont déjà fait leurs preuves chez nos actionnaires, et nous nous associons à la démarche de transformation de MBDA, un de nos actionnaires et client majoritaire.
Aujourd’hui, Roxel est le leader européen des systèmes de propulsion tactique et un acteur majeur au niveau mondial. Nous menons des projets en nous appuyant sur notre savoir-faire et nos connaissances, directement ou en coopération. Basée en France et au Royaume-Uni, Roxel possède des capacités éprouvées dans les domaines de la chimie des matériaux énergétiques, de la combustion ou de la mécanique, offrant à ses clients des solutions sur mesure pour tous les éléments des systèmes de propulsion (structures, protections thermiques, matériaux énergétiques et inertes).
En parallèle, votre activité s’appuie sur l’innovation et des technologies de pointe. Comment appréhendez-vous ces enjeux ?
Roxel investit chaque année une part significative pour l’innovation, à la fois dans le design, les technologies et les procédés industriels, dans le cadre d’un processus interne d’innovation.
Par ailleurs, Roxel met en place des outils modernes comme dans le projet « usines sans papier », dont le but est de permettre aux opérateurs d’avoir accès, directement sur leur poste, à la documentation de travail et d’y enregistrer rapidement les paramètres de fabrication.
L’étape d’après sera de lancer un projet « big data » pour analyser le volume des informations collectées.
Roxel conduit ces travaux non seulement en interne mais également avec de nombreux partenaires : PME, organismes de recherche, grands groupes. Une partie de ces travaux s’inscrit dans le cadre d’un partenariat franco-britannique « matériaux et composants pour missiles », pour ceux à plus bas niveau de maturité technologique (TRL), mais également de programmes d’études amont financés par la direction générale de l’armement en France, et le Weapons Science and Technology Centre au Royaume-Uni.
Un autre enjeu de taille pour l’industrie de la défense est celui du développement durable et des contraintes liées au respect de l’environnement. Comment intégrez-vous ces processus en interne ?
Sur nos sites de production en France et en Angleterre, nous collectons les déchets qui nuisent à l’environnement et qui pourraient éventuellement atteindre les nappes phréatiques.
Au moment de la fabrication de nos produits, nous pensons déjà à leur destruction. Nous sommes notamment conformes au règlement REACH de l’Union européenne, qui a été adopté pour protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques liés aux substances chimiques…
De plus, dans la réglementation REACH, il y a aussi des listes de composants qui, aujourd’hui, ne sont pas interdits mais qui le seront peut-être demain. Roxel fait en sorte d’anticiper ces interdictions en préparant le remplaçant de ces produits. Nous avons au sein de Roxel, un volet considérable de notre R&D qui vise à réduire l’empreinte écologique. Roxel a à cœur de faire en sorte que tout ce qui a trait à la fabrication de la propulsion solide et à sa destruction soient parfaitement en ligne avec le développement durable.
Cette année reste marquée par un ralentissement de l’activité due à la crise sanitaire et économique. Comment êtes-vous impactés ?
Ces dernières années, Roxel a connu une croissance de 50 % de son chiffre d’affaires et une augmentation significative de son effectif. Cette année particulière nous a touchés faiblement. Nous sommes toujours en pleine croissance et nous sommes encore à la recherche de nouveaux talents. Notre métier est un métier de protection et de souveraineté. Les budgets accordés à la défense sont et resteront toujours à un très bon niveau.