Une implication active de l’X et de ses élèves
Depuis plus de dix ans, l’École polytechnique s’implique activement dans le développement durable. Une implication qui s’étend aux élèves et à leurs activités associatives au sein des « binets ».
Dès 2011, l’X participe au « Plan vert des établissements d’enseignement supérieur » pour mettre en place une stratégie de développement durable et mène des actions dans plusieurs domaines : d’une part en tant qu’organisme pour la gestion de son campus, d’autre part en tant qu’établissement d’enseignement supérieur dans les formations et la recherche qu’elle propose.
REPÈRES
L’École polytechnique a été désignée, dès 2007, site pilote « développement durable » par le ministère de la Défense. Depuis 2010, elle s’appuie sur un « comité directeur développement durable » pour définir les grandes orientations de sa politique dans ce domaine et pour piloter les actions sur son campus.
La gestion du campus
L’École polytechnique gère le campus de manière responsable et respectueuse de l’environnement. Des actions sont ainsi menées pour réduire l’impact environnemental de l’École.
Pour la gestion des déchets, l’X est un établissement pilote en matière de tri des déchets organiques. Car depuis 2012, le restaurant de l’École polytechnique recycle ses déchets par un procédé innovant, la méthanisation : les déchets organiques, issus de l’activité du restaurant, sont traités et stockés en cuve avant d’être envoyés à l’unité de méthanisation d’Étampes (Essonne), où ils sont ainsi transformés en énergie comme le gaz, l’électricité, réinjectés dans les réseaux Enedis ou GRDF.
Dans le domaine des transports, l’École a mis en place une flotte de vélos électriques auprès des étudiants et poursuit une politique de développement de véhicules en autopartage.
Plus récemment, le nouveau musée de l’École « Mus’X », un espace entièrement dédié à la valorisation des collections patrimoniales de l’École, contribue au volet social du développement durable en préservant la collection exceptionnelle d’instruments scientifiques et une partie du patrimoine historique de l’X.
“Le changement des mentalités
se constate au quotidien”
Un Colloque en juin 2019
Forte de ces engagements pour le développement durable, l’École organise un premier Colloque sur le développement durable le 7 juin 2019.
Les formations et la recherche
En recherche et en enseignement, les travaux et les formations menés sur la thématique du développement durable se multiplient depuis quelques années. Ainsi, dix laboratoires du centre de recherche de Polytechnique participent au programme Trend‑X pour répondre aux enjeux de la transition énergétique : une trentaine de chercheurs et doctorants travaillent sur le stockage de l’énergie, les bâtiments intelligents et la ville intelligente (voir le dossier paru dans La Jaune et la Rouge n° 740 en décembre 2018). D’autres initiatives sont menées sur les questions liées à la pollution comme le recyclage du CO2 par plasma pour en faire du carburant ou le diagnostic de pollution de l’eau.
La chimie verte est également un sujet traité au sein de plusieurs laboratoires à travers notamment le développement d’une chimie du phosphore durable pour préserver les réserves mondiales limitées de cet élément essentiel, la réalisation de procédés performants et non polluants tels que l’électrosynthèse, ou encore la conception assistée par modélisation de nouveaux catalyseurs pour limiter la production de déchets chimiques.
Concernant les formations, les élèves du cycle ingénieur sont sensibilisés à la thématique du développement durable via les parcours « science et défis pour l’environnement » et « énergies du xxie siècle ».
Les masters Water, Air, Pollution and Energy sur l’environnement et Renewable Energy Science & Technology sur les énergies renouvelables sont proposés aux étudiants qui souhaitent se former sur ces questions.
Depuis 2016, l’offre de formation de l’École s’est élargie au niveau international avec le lancement de deux masters de science et technologie Science and Technology for Environment and Energy Management et Smart Cities.
Un engagement marqué des élèves
Devant l’inertie superficielle de nos sociétés face aux constats alarmistes de la communauté scientifique, de plus en plus d’élèves polytechniciens ont pris conscience des problèmes environnementaux qui marquent notre présent et détermineront notre futur. Nombre d’entre eux ont ainsi choisi de revoir leur mode de vie afin d’offrir des solutions à l’échelle de l’École et au-delà. Petit tour d’horizon des actions menées.
L’essor des binets en lien avec le développement durable est un premier indicateur de la nouvelle dynamique en marche à l’École. Le binet développement durable (DDX) bien sûr, mais aussi ApicultiX qui gère les ruches de l’École, X‑Microfinance, BotaniX qui promeut et initie les élèves à la production locale de légumes et de fruits, ou encore ELSE pour la vente de produits issus du commerce équitable, local et bio sont autant d’associations ayant pour vocation de promouvoir un mode de vie socialement, économiquement et écologiquement viable à l’X et en dehors. Ils attirent de plus en plus d’élèves : aujourd’hui, le DDX compte plus de 40 membres, contre 2 il y a seulement deux ans ! Cette année, c’est une trentaine de projets qui vont être lancés par le DDX, en particulier la création d’un cycle de conférences visant à former l’ensemble de la promotion — plus de 400 élèves inscrits — et valorisables dans le cursus. Le succès de la Semaine du développement durable en 2018 a amené à pérenniser l’événement.
Le changement des mentalités se constate au quotidien : choix de fournisseurs établis selon des critères environnementaux et éthiques, utilisation de sacs en papier recyclé, recyclage de matériels pour la confection des stands, tri systématique, redistribution des surplus, ou encore la tombola au profit de l’Action sociale de la Kès (ASK), etc.
Et les actions ne se limitent pas à l’École et au plateau de Saclay. Les élèves cherchent aussi à étendre leurs souhaits en dehors du plateau, afin que tous les étudiants remettent en question leurs habitudes de consommation et leurs choix de vie professionnelle et personnelle.
Toutes ces initiatives sont la preuve de la volonté toujours grandissante des élèves de changer un système et un mode de vie en contradiction avec leurs idéaux sociaux, économiques et écologiques.
par Nicolaos Petropoulos (2017)