Une mission de réflexion sur l’École
Le Premier ministre, Manuel Valls, vient de charger Bernard Attali, magistrat honoraire à la Cour des comptes, d’une mission de réflexion sur l’X. Sa lettre de mission réaffirme l’intérêt d’une École polytechnique au service de la Nation dans son ensemble : « L’École constitue pour la France un atout majeur singulier […], un avantage compétitif pour notre pays […] dans le contexte de mondialisation dans lequel les enjeux scientifiques et techniques n’ont jamais été aussi forts. »
L’objectif est d’optimiser le retour pour la Nation : « Conscient de l’investissement consacré par l’État chaque année pour cette École d’excellence dans les domaines scientifique et technologique », le Premier ministre souhaite obtenir des éléments de réponse à des questions clés sur la stratégie de l’École.
Au vu des schémas internationaux d’excellence, quel modèle la France doit-elle choisir ?
Comment la participation au pôle scientifique et technologique Paris-Saclay répondra-t-elle, à long terme, à cette double exigence : préserver une École à même de former des élites sensibles à l’intérêt général et au service de la France, et inscrire l’X dans la compétition internationale de l’enseignement supérieur et de la recherche ?
Faut-il faire évoluer le statut et la tutelle de l’École ?
Quels sont les risques et les avantages, notamment sur les orientations stratégiques de l’École, d’une participation financière de plus en plus significative d’organismes tiers ?
L’École peut-elle s’ouvrir davantage aux élèves méritants issus de classes sociales peu favorisées ?
Est-elle attractive pour les enseignants et élèves du meilleur niveau international ?
Quels doivent être les profils de carrière et les formations des grands corps techniques au regard des besoins de l’État ?
Ces questions sont fondées ; aussi l’AX accueille-t-elle avec intérêt un travail qui devra confirmer le positionnement de l’École au service de l’État et de ses missions, et plus globalement au service de la Nation tout entière. Les motions du Conseil de l’AX l’ont amplement souligné.
Dans cet objectif, j’ai souhaité que la communauté polytechnicienne puisse prendre une large part à cette réflexion.