Une mobilisation croissante pour l’environnement
Après un premier dossier sur les défis environnementaux auxquels la Chine doit faire face, nous consacrons ce deuxième dossier à quelques-unes des réponses politiques, économiques et scientifiques apportées par la société chinoise.
Le gouvernement central chinois, qui s’était mobilisé au tournant du siècle contre la déforestation, a renforcé depuis dix ans sa mobilisation contre la pollution de l’air et de l’eau. Sur le plan économique, la Chine a acquis une position de leader dans le domaine des énergies renouvelables et de la mobilité électrique. Elle a pu ainsi se positionner, lors de la COP 21, comme leader avec l’Europe de la lutte contre le réchauffement climatique. Dans un autre domaine, la Chine a comblé son retard sur le traitement de l’eau et va désormais y jouer un rôle de leader. Enfin, pour le pilotage général de l’économie, la Chine est à la pointe de la finance verte.
Confrontée depuis des millénaires aux aléas de la mousson sud-est asiatique, elle investit massivement sur la recherche climatique, aidée par sa situation en pointe dans le domaine
des supercalculateurs. Le Laboratoire de météorologie dynamique (LMD), en partie hébergé par l’École polytechnique, a tissé des liens avec trois grands laboratoires chinois de recherche sur le climat, ce qui représente une opportunité pour nos jeunes camarades élèves à l’X !
Mais que toute cette effervescence ne nous fasse pas oublier que la Chine a prévu d’atteindre un maximum d’émissions de GES en 2030. La Chine est constituée de provinces qui ont elles-mêmes la taille de grands pays, comme le Henan qui compte cent millions d’habitants. La structure économique héritée de l’époque de Mao et confirmée par les réformes économiques de Deng Xiaoping a donné un rôle crucial aux gouvernements locaux dans le développement économique, qui a sorti 700 millions de Chinois de la pauvreté, mais qui est pour une grande part à l’origine de la situation environnementale. La Chine semble ainsi, de façon emblématique du reste du monde, naviguer entre l’impératif de développement et celui de préserver l’environnement. La synthèse de ces deux impératifs reste à prouver, et nous savons que le temps presse !