Une rentrée hautement stratégique pour l’École
L’automne est, dans toutes les organisations humaines, la période où l’on fait les plans pour la ou les années qui suivent. C’est l’époque des discussions budgétaires, souvent âpres, c’est l’élaboration des plans stratégiques ou des plans d’opérations, bref le moment de l’année où toute l’attention est tournée vers la prévision des ressources à venir, exercice difficile, puis leur allocation, exercice encore plus difficile car les ressources atteignent rarement les niveaux exigés par un recensement linéaire des besoins du bas vers le haut, ou bottom up en mauvais jargon managérial. Il faut donc faire des choix sans sacrifier les ambitions.
Notre École ne déroge pas à cette règle et l’automne 2021 est d’autant plus important pour l’X que s’achève le contrat d’objectifs et de performance (COP), couvrant la période 2017–2021. Les équipes de l’X et son conseil d’administration, où j’ai l’honneur de vous représenter, sont donc pleinement mobilisés à l’élaboration du COP 2022–2026. L’exercice est d’autant plus important que les ambitions sont fortes car elles correspondent à la montée en puissance de l’Institut Polytechnique de Paris regroupant, outre l’X, l’Ensta, l’Ensae, Télécom Paris et Télécom SudParis.
Les enjeux sont énormes et l’accent est mis sur le développement de la recherche au sein des laboratoires de l’X et de l’IP Paris. La rénovation du parc immobilier est également un gros point d’attention, notamment celle du bâtiment central, alias le grand Hall, comme le dénomment les habitués du Platâl. L’objectif est un COP entre l’École et l’État en décembre 2021.
L’autre grand chantier auquel s’est attelé le conseil d’administration est la réforme du cycle ingénieur, à savoir la redéfinition du cursus des élèves de l’X. La dernière évolution s’étant appelée X2000, il était temps près de 25 années plus tard de se pencher sur la question. Un groupe de travail regroupant des membres du conseil d’administration, des représentants de l’administration de l’X, des enseignants chercheurs, des élèves, de la tutelle, des corps de l’État et quelques personnalités qualifiées planche activement sur la question.
D’ores et déjà, quelques tendances se dégagent : la nécessité d’améliorer l’attractivité pour les internationaux non issus des classes préparatoires, la pluridisciplinarité ou l’importance de la formation humaine et militaire en première année, élément essentiel de l’imprégnation des élèves par le sens de l’intérêt général. L’objectif est de redéfinir l’ensemble du cycle pour l’incorporation de septembre 2023.