Une révolution silencieuse

Dossier : Gaz et transition énergétiqueMagazine N°725 Mai 2017
Par Didier HOLLEAUX (X79)

La tran­si­tion éner­gé­tique est en cours dans le monde, de façon rapide et radi­cale. Le pré­sent dos­sier vise à expli­quer pour­quoi le gaz peut en être le vec­teur, en accé­lé­rant la réduc­tion de l’u­sage du char­bon et des car­bu­rants liquides, puis en accom­pa­gnant le déve­lop­pe­ment des renouvelables. 

La tran­si­tion éner­gé­tique que l’on carac­té­rise usuel­le­ment par un qua­druple mou­ve­ment de décen­tra­li­sa­tion, décar­bo­na­tion, digi­ta­li­sa­tion, et décrois­sance de l’intensité éner­gé­tique, est en cours dans le monde entier. 

Par sa rapi­di­té et sa radi­ca­li­té, elle prend le carac­tère d’une véri­table révo­lu­tion industrielle. 

Quand, il y a encore cinq ans, le nucléaire appa­rais­sait comme le garant de la com­pé­ti­ti­vi­té du prix de l’électricité en France et l’électricité renou­ve­lable comme un rêve éco­no­mi­que­ment inac­ces­sible, l’équation s’est aujourd’hui pra­ti­que­ment inver­sée avec un méga­watt­heure pho­to­vol­taïque deux fois moins cher que celui pro­duit par une cen­trale nucléaire neuve. 

“ Le recours au gaz naturel, loin d’être un obstacle à la transition énergétique, peut en être le vecteur ”

Même si le pre­mier n’est dis­po­nible que quand le soleil brille, on pressent bien que la dif­fé­rence de prix devrait per­mettre à terme de payer une forme effi­cace de sto­ckage d’énergie…

Le gaz natu­rel n’échappe pas à la tour­mente. Ses qua­li­tés propres (absence de soufre, faible teneur en CO2) font de la sub­sti­tu­tion du char­bon par le gaz le moyen le plus rapide et le plus éco­no­mique de réduire les émis­sions de GES (et la pol­lu­tion de l’air), ce qui ame­nait l’Agence inter­na­tio­nale de l’énergie à annon­cer en octobre 2011 « l’âge d’or du gaz ». 

Or son usage, loin de se déve­lop­per en Europe de l’Ouest, s’est signi­fi­ca­ti­ve­ment contrac­té depuis 2008. Le gaz natu­rel sera-t-il la vic­time oubliée d’une révo­lu­tion éner­gé­tique silencieuse ? 

Le pré­sent dos­sier vise à expli­quer pour­quoi nous pen­sons qu’il n’en est rien. Nous sommes convain­cus que le recours au gaz natu­rel, loin d’être un obs­tacle à la tran­si­tion éner­gé­tique, peut en être le vec­teur, peut accé­lé­rer la réduc­tion de l’usage du char­bon et des car­bu­rants liquides beau­coup plus pol­luants, peut accom­pa­gner et com­plé­ter le déve­lop­pe­ment des renou­ve­lables et enfin peut deve­nir lui-même, sous forme de bio­gaz, de méthane de syn­thèse ou mélan­gé à l’hydrogène, de plus en plus « vert ». 

Le gaz natu­rel béné­fi­cie pour ce faire d’une infra­struc­ture exis­tante, en grande par­tie amor­tie, et qui néces­site peu d’investissements nou­veaux, et grâce à la diver­si­fi­ca­tion de ses sources, d’une bonne sécu­ri­té d’approvisionnement.

Une approche prag­ma­tique de la tran­si­tion éner­gé­tique, qui vise à déployer le plus rapi­de­ment pos­sible des solu­tions au meilleur com­pro­mis CO2-coûts doit donc faire toute sa place au gaz natu­rel comme un acteur dis­cret mais effi­cace de cette révo­lu­tion silencieuse. 

C’est la convic­tion que ce dos­sier veut vous faire partager. 

Commentaire

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tho­masrépondre
2 août 2017 à 7 h 39 min

Je suis tout à fait d’ac­cord
Je suis tout à fait d’ac­cord avec votre point de vue, le gaz natu­rel beau­coup meiux que le gaz shiste qui est polluant

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