Une vie professionnelle engagée et passionnée

Dossier : Dossier FFEMagazine N°712 Février 2016
Par Anne BERNARD-GÉLY (74)

Aujourd’hui Délé­guée Géné­rale du Syn­di­cat Fran­çais de l’Industrie Cimen­tière (SFIC) et Direc­teur Géné­ral de l’Association Tech­nique de l’Industrie des Liants Hydrau­liques, Anne Ber­nard-Gély (74) fait par­tie de la troi­sième pro­mo­tion de Poly­tech­nique où les jeunes filles sont désor­mais admises. Elle est ain­si une des pre­mières femmes ingé­nieurs de l’X, mais aus­si Ingé­nieur des Ponts. Entretien.

Syn­di­cat Fran­çais de l’Industrie Cimen­tière (SFIC) Logo syndicats des cimentiers SFIC ATILH

Quels souvenirs gardez-vous de vos années d’études ?

L’accueil des jeunes filles à Poly­tech­nique était un gros chan­ge­ment et, l’encadrement, Géné­ral et chef de corps en tête furent très atten­tifs à notre égard et ont vou­lu tout pré­voir jusqu’à notre trous­seau militaire.

En par­ti­cu­lier, le tri­corne qui rem­pla­ça de façon har­mo­nieuse le bicorne, jusqu’à ce que la pro­mo­tion 1994 le fasse rem­pla­cer par le bicorne, signe d’une inté­gra­tion réus­sie ! Je garde un très bon sou­ve­nir de l’ambiance de promo.

Comment le début de votre parcours professionnel s’est-il déroulé ?

J’ai été accueillie à bras ouverts au Minis­tère de l’Équipement où de larges res­pon­sa­bi­li­tés m’ont été confiées durant toute la pre­mière moi­tié de ma carrière.

Les entre­prises ou les élus pour les­quels je tra­vaillais sur le ter­rain m’ont par­fois mise au défi mais ont très vite été sur­pris de l’ingénieur en jupons que j’étais ! Ils ont com­pris que j’étais avant tout une professionnelle.

Par la suite, cela s’est révé­lé un peu plus com­pli­qué. Les lois de décen­tra­li­sa­tion ont modi­fié les métiers au sein du Minis­tère dont la Haute Admi­nis­tra­tion tech­nique a eu du mal à s’adapter. Le nombre de postes a été réduit et les femmes pré­sentes alors en ont clai­re­ment fait les frais.

Il exis­tait alors un pla­fond de verre et c’était dif­fi­cile pour les femmes d’évoluer, car les pro­cé­dures de sélec­tion res­taient trop mas­cu­lines : les hommes avaient l’impression que les femmes pre­naient leur place.

Avez-vous connu d’autres difficultés ? 

Non pas vrai­ment, mais je peux témoi­gner qu’une femme pour se faire recon­naître et accep­ter dans ces milieux très mas­cu­lins, doit démon­trer un enga­ge­ment immense et une éner­gie sans borne.

Aujourd’hui, les lois pour la pari­té font heu­reu­se­ment avan­cer tout cela, mais ce ne peut être qu’une tran­si­tion et leur mise en œuvre doit s’appuyer sur les qua­li­tés pro­fes­sion­nelles des candidat(e)s en res­pec­tant les règles de la méri­to­cra­tie républicaine !

Je tra­vaille depuis bien­tôt quinze ans dans l’industrie cimen­tière, un sec­teur où je suis très heureuse.

Quels conseils donneriez-vous aux plus jeunes ?

Il me semble impor­tant, en plus de ses fonc­tions, d’être enga­gé dans la vie professionnelle.


EN BREF

Le SFIC, composé de l’ensemble des sociétés cimentières françaises, coordonne les actions liées aux activités des industries de production de ciments et de chaux hydrauliques, étudie les questions professionnelles, en particulier environnementales, intéressant la filière et représente la profession aux niveaux français et européen.

Tout au cours de ma car­rière, je me suis pas­sion­née pour la for­ma­tion, cela fait par­tie de nos mis­sions et j’ai en par­ti­cu­lier ensei­gné à l’École des Ponts et publié plu­sieurs ouvrages techniques.

Je me suis aus­si beau­coup impli­quée dans l’engagement asso­cia­tif et suis en par­ti­cu­lier aujourd’hui membre du Conseil d’administration de l’AX à un moment impor­tant pour l’évolution de l’École et son rayonnement.

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