Verdi : Aida
Magnifique spectacle de décembre 2006, dans une salle mythique. Grand opéra, formidables décors et costumes d’époque, distribution, image et son exceptionnels : c’est le DVD à choisir pour se convaincre de l’intérêt de l’opéra en vidéo chez soi.
Le théâtre de la Scala de Milan
On ne présente plus le théâtre de la Scala de Milan. Même sans spectacle, le bâtiment impressionne par sa beauté. Nous l’avons visité en famille, le charme a opéré même sur ma très jeune petite-fille Éponine.
Mais la salle milanaise, qui a vu la création de Norma, d’Otello, de Madame Butterfly, de Turandot, n’a pas été le lieu de la création d’Aida. Car cet opéra a été ‑c-omposé à l’occasion des fêtes d’inauguration du canal de Suez, représenté pour la première fois au nouvel opéra du Caire, construit pour l’occasion. Verdi choisit donc un scénario dans l’Égypte antique autour de la rivalité des pharaons et des souverains d’Éthiopie.
Une distribution remarquable
La distribution est idéale. Le grand Roberto Alagna est royal, sa voix chaude nous montre un général Radamès vaillant et émouvant. Sa voix sonne très bien, parfaitement projetée. Son fameux air dès le début Celeste Aida est magnifique, et il est d’ailleurs extrêmement applaudi. Il est aussi très émouvant en emmuré vivant avec son amour Aida au dernier acte. Les sifflets de quelques puristes le jour suivant qui ont causé son départ du spectacle et son absence pendant seize ans de la Scala sont totalement injustifiés. D’ailleurs nous avons toujours temporisé pour parler de cette production réputée, tant que notre Alagna national n’avait pas fait la paix avec la Scala.
La belle soprano verdienne Violeta Urmana est une Aida vaillante, forte, jalouse, brillante. Ildikó Komlósi, mezzo-soprano hongroise, est une flamboyante Amnéris, à la voix chaude, voire noire, et au jeu scénique assuré.
Les amateurs sont partagés sur les mises en scène d’opéra de Zeffirelli. Mais pas nous, car nous apprécions ses décors magnifiques, classiques et premier degré il est vrai, mais qui ne sont pas kitsch tellement ils sont adaptés. Les gros plans montrent que les décors sont pleins de détails et de finesses. Comme pour le film La Traviata de Zeffirelli, les décors sont classiques et sans sous-entendu ou deuxième degré, mais ils sont beaux et pertinents. Et la mise en scène hollywoodienne se prête bien au sujet. En 2006, Zeffirelli avait 83 ans et avait mis en scène sa première Aida à la Scala 43 ans plus tôt (c’est sa cinquième Aida en 2006).
Naturellement le chef d’orchestre est toujours le premier responsable d’une réussite musicale à l’opéra, et le grand Riccardo Chailly, que l’on voit beaucoup à l’écran, est le véritable architecte de ce succès musical.
Une musique à recommander
La musique du Verdi de la maturité est intégralement réussie et donc toutes les scènes de l’opéra sont à recommander, même pour s’initier. Mais regardez la fameuse scène de victoire au début du second acte, avec les fameuses trompettes d’Aida : scène grandiose, visuellement (ballet superbement en rythme par exemple) et musicalement :
https://www.youtube.com/watch?v=JXMdei-UTfw Verdi Opera Aida – Gloria all’ Egitto, Triumphal March – HD
Roberto Alagna, Violeta Urmana, Ildikó Komlósi,
Scala de Milan, dir Riccardo Chailly, mise en scène Franco Zeffirelli
Un DVD ou un Blu-ray Decca