Verdi : Quatuor à Cordes
Beethoven : Quatuor op. 18 no 2
Webern : six bagatelles
Beethoven : La grande fugue, film de Bruno Monsaingeon
« J’ai écrit un quatuor pendant mes moments de désœuvrement à Naples. »
Le Quatuor à cordes de Giuseppe Verdi a été composé à l’époque de la représentation d’Aïda à Naples, au printemps de l’année 1873. La représentation d’Aïda étant retardée en raison de la soudaine maladie de la soprano, Verdi consacre son temps à l’écriture de sa première (et seule) œuvre de musique de chambre. Le Quatuor est créé deux jours après la première de l’opéra.
C’est une œuvre très intéressante, car on y reconnaît à la fois l’opéra, avec des mélodies et l’accompagnement verdien, sa théâtralité, et la musique pure qu’est le Quatuor à cordes. Même le scherzo fait penser aux épisodes vifs comme on en trouve dans le Bal masqué par exemple. Et la fugue finale anticipe la fugue qui clôt Falstaff vingt ans plus tard.
Je reconnais que je connaissais mal cette œuvre. Une vraie découverte.
Le riche et original programme des Allemands du Quatuor Artemis filmé aux Bouffes du Nord en 2001 se poursuit par un des premiers quatuors de Beethoven, composé en 1799, le magnifique op. 18 n° 2, joyeux, dynamique, impétueux. Les six quatuors de l’op. 18 sont les chaînons manquants entre d’un côté les quatuors de Mozart et de Haydn (encore vivant à cette époque) et les quatuors du Beethoven de la maturité qui font entrer cette forme dans le XIXe siècle le plus innovant.
Et, en final du programme, Six Bagatelles expérimentales (six minutes en tout) du Webern le plus concentré, le plus aride et recherché, pour montrer l’étendue du répertoire du formidable Quatuor Artemis.
En complément, le DVD contient le très intéressant film de Bruno Monsaingeon sur les répétitions et l’interprétation de La Grande Fugue de Beethoven. Initialement conçu comme le final du 13e Quatuor, ce morceau est finalement détaché de cette œuvre pour être publié séparément en mai 1827. Pièce visionnaire, monumentale dans ses dimensions et dans sa puissance expressive, elle est considérée comme le couronnement de l’œuvre pour quatuors de Beethoven. Le film de Monsaingeon (qui a aussi restitué l’intimité de Glenn Gould, de Richter…) montre bien la vie et le travail d’un Quatuor, dont les quatre heures de répétition en formation par jour. Ce Quatuor, dont les membres ont beaucoup changé depuis sa création en 1989 tout en gardant le même esprit, possède la caractéristique que les premier et second violons alternent d’une œuvre à l’autre, ce qui rend le groupe plus démocratique, alors que souvent le premier violon est le leader incontesté de l’ensemble.
Le Quatuor Artemis s’est, depuis ces films vieux de vingt ans, affirmé comme une des références pour Beethoven. Les deux films nous montrent les premières étapes de cette carrière beethovénienne.
Quatuor Artemis
Un DVD Medici Arts