Vers une agriculture plus durable
Pour les décennies qui viennent, les moyens de conduire une agriculture durable existent bien, il « suffirait » de décider d’en user avec fermeté et discernement. Cependant les limites de ces pratiques sont réelles, parfois claires, parfois incertaines. A plus long terme cependant, la véritable question est celle du développement socio-économique de nos sociétés.
Par l’Académie d’agriculture de France (Voir la présentation de l’Académie)
Article préparé par Jean-Claude Mounolou, membre titulaire de l’Académie, Christian Ferault, vice secrétaire, et Jean-Paul Lanly (57), trésorier perpétuel, en accord avec Guy Paillotin (60), secrétaire perpétuel de l’Académie.
Par l’Académie d’agriculture de France (Voir la présentation de l’Académie)
Article préparé par Jean-Claude Mounolou, membre titulaire de l’Académie, Christian Ferault, vice secrétaire, et Jean-Paul Lanly (57), trésorier perpétuel, en accord avec Guy Paillotin (60), secrétaire perpétuel de l’Académie.
Le texte emprunte aux travaux récents de l’Académie sur le développement durable en agriculture et l’agriculture biologique, notamment ceux coordonnés par (ordre alphabétique) René Groussard, Jean-Claude Ignazi, Bernard Le Buanec, Pierre Marsal et Guy Paillotin.
1. Développement durable et agriculture
Le développement durable est celui qui « s’efforce de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Toutes les arguties du monde ne peuvent suffire à mettre en cause cette responsabilité des générations actuelles vis-à-vis de nos descendants : nous avons des choix à faire pour éviter le pire et en avons encore la liberté, et il ne convient pas de priver les générations futures de cette même liberté. Et ceci, à une échelle qui, de locale et marginale, est devenue planétaire. Parmi ces arguties, celle qui consiste à soutenir qu’on ne saurait fonder un nouveau paradigme (ou concevoir une rupture épistémologique) sur un concept oxymore (« développement durable », ou l” »obscure clarté » du poète) ; ou, que l’écosphère que constitue notre planète étant un super-organisme vivant, elle possède la faculté d’homéostasie des êtres vivants, c’est-à-dire celle de revenir à un état d’équilibre physiologique antérieur quels que soient les changements de leur environnement ; ou encore, qu’il n’y a pas lieu de prendre au sérieux un concept auquel son usage presque incantatoire et souvent abusif a fait perdre une bonne part de sa substance et de sa crédibilité.
Agriculteurs et, plus encore, forestiers peuvent prétendre, certes, que la notion de développement durable – il aurait mieux valu utiliser en français l’adjectif « soutenable », plus proche du sustainable anglais2- n’est pas nouvelle, et qu’elle leur est familière depuis des lustres sous d’autres vocables. De tout temps, l’agriculteur a cherché à gérer son exploitation « en bon père de famille », suivant l’expression consacrée par le Code civil, en maintenant la fertilité des sols et avec les outils et les connaissances à sa portée. La conservation des sols reste la préoccupation de base de tous les agronomes. De même, en matière de gestion forestière, dans les forêts semi-naturelles aménagées qui constituent la quasi-totalité de l’espace forestier public de la France métropolitaine, l’objectif longtemps qualifié de « rendement soutenu » prend en compte aussi les composantes de ces écosystèmes autres que les arbres, ainsi que les interactions entre celles-ci. Et l’on n’est pas étonné de retrouver cette notion de « soutenabilité » dans une ordonnance forestière de Philippe de Valois de 1346 prescrivant d’asseoir les coupes « de telle manière que les forêts (du domaine royal) se puissent perpétuellement soutenir en bon état ».
Il n’empêche : l’agriculture française qui jusqu’au début du 19ème siècle, et à l’instar des autres agricultures européennes continentales, produisait avec pratiquement rien presque tout ce qui était nécessaire à la vie des collectivités – la quasi-totalité de l’alimentation, l’essentiel de l’énergie et des matières premières de l’industrie -, s’est retrouvée un siècle et demi à deux siècles plus tard ne produisant plus qu’une partie des ressources alimentaires et pratiquement plus rien pour l’industrie. Ceci en consommant beaucoup plus d’intrants et beaucoup moins de travail. Ce secteur économique, qui fut longtemps considéré comme l’archétype du mode de vie traditionnelle, a connu une mutation considérable. Les agriculteurs sont devenus à la fois les responsables et les victimes d’un mode de développement non durable, en ayant à faire face à des réalités contredisant les fondements de leur sagesse : à savoir que l’accumulation du capital foncier n’est plus un gage de richesse, que la solidarité – dans le travail notamment – n’est plus indispensable, que la lente accumulation d’une épargne de sécurité ne suffit plus, que la performance technique ne s’accompagne pas nécessairement d’une bonne rémunération, et que les gains de productivité du secteur peuvent à terme en précipiter la décadence.
Ce n’est pas la seule raison pour laquelle l’agriculture est au premier chef concernée par le développement durable. Elle l’est aussi parce qu’elle est une activité irremplaçable, sa première finalité étant de maintenir en vie tous les hommes en assurant leur alimentation ; avec ce rôle particulier pour la grande majorité des populations de nombreux pays en développement de fournir l’essentiel de leurs ressources. Les produits agricoles n’étant pas des produits comme les autres, car conditionnant la survie même des êtres humains, le secteur agricole nécessite des régulations particulières aux niveaux national, régional et mondial. Autrement dit, la variable d’ajustement des marchés des produits agricoles ne saurait être le nombre de vies humaines sacrifiées.
Elle l’est encore aussi parce que, revenant à des fonctions un peu oubliées, elle peut être mise au service de productions énergétiques ou industrielles. Enfin, et peut-être est-ce là tout aussi important, l’agriculture, et la foresterie, sont de fait les principaux secteurs gestionnaires des sols, de l’eau, et par là même de nos territoires.
Alors, l’enjeu est clair, même si les solutions pour y parvenir ne le sont pas : ou l’agriculture s’intègre dans le développement durable, plus simplement est une agriculture qu’on pourra qualifier de durable, et nous avons des chances de maîtriser notre avenir ; ou elle ne l’est pas, et nos descendants, de plus en plus nombreux et citadins, auront à faire face à des difficultés majeures pour satisfaire non seulement leurs besoins alimentaires, mais aussi leurs besoins en fibres végétales, en combustibles et énergies renouvelables, en matériaux de construction … .
2. Concevoir l’agriculture durable
Au sein de notre pays, a fortiori au niveau de l’Union européenne, et plus encore au niveau mondial, le consensus sur ce qu’est l’agriculture durable est loin d’exister. Du fait, d’abord, des différences importantes entre les attentes des divers groupes sociaux, que ce soit aujourd’hui, ou qu’il s’agisse de nos descendants dont nous cherchons à maintenir la capacité à satisfaire leurs propres besoins.
Dans le secteur de l’agriculture et les activités qui lui sont connexes, on peut distinguer trois catégories de citoyens : les agriculteurs, les transformateurs et distributeurs de produits agricoles, et les consommateurs.
- Les agriculteurs : leur nombre est en baisse constante. Le nombre total d’exploitations agricoles en France a diminué régulièrement de 3,6 % par an entre 1988, où il était d’un peu plus de 1million, et 2007 où il n’était plus que de 500.000 environ, et rien ne permet d’affirmer que cette décroissance va s’arrêter. La situation des agriculteurs est très variable, mais nombre d’entre eux vivent une vie particulièrement dure comparée à celle des citadins. Leurs enfants sont incités à faire leur vie ailleurs. Que signifie agriculture durable pour les agriculteurs actuels et leurs enfants ? Le sens qu’ils attribuent à ces mots est-il partagé par les autres composantes de la société ? Probablement pas …
- Les transformateurs et commerçants de produits agricoles : concernant cette catégorie, les concentrations mises en œuvre par la technicité et l’économie capitaliste du secteur ont créé une très large palette de situations (depuis l’artisan jusqu’à la grande industrie, depuis le petit commerçant jusqu’à la grande distribution). Dans cette catégorie aussi, les effectifs sont en décroissance et l’investissement des individus est moins directement lié à un patrimoine, à une terre, à une plante ou un animal, à un produit (vin). Ce que feront les générations futures aura peu de rapport avec ce que fait la génération actuelle : ils iront chercher leur avenir dans l’ensemble des structures sociales, car leur attachement à une durabilité de l’agriculture est modeste. Ils sont en grande majorité citadins, et partagent sans doute le souci de tous les autres citadins. Jusqu’où sont-ils prêts à construire une représentation spécifique de l’agriculture durable ? La réponse à cette question est loin d’être évidente.
- Les autres classes de la société, c’est-à-dire, par rapport au secteur de l’agriculture, les consommateurs, ou encore, la très grande majorité des citoyens dans le monde industrialisé : éloignés de l’acte de production agricole et de la transformation des produits, ils attendent de l’agriculture des services variés : alimentation bien sûr, mais aussi environnement, paysages, carburants, fibres, accueil pour les vacances, entretien de la « nature » … le tout au meilleur prix, sans contrainte dans leur vie quotidienne (déjà chargée de ses propres difficultés). Pour eux, une agriculture durable est celle qui satisfera toujours mieux les services qu’ils en attendent.
Par ailleurs, les principes sous-tendant la définition du contenu de l’agriculture durable varient suivant les communautés nationales et les gouvernements qu’ils se donnent. Ces principes peuvent être de nature purement (et noblement) politique : volonté d’indépendance alimentaire, ou d’un niveau satisfaisant d’auto-suffisance alimentaire du pays, distribution plus ou moins équitable des revenus (notamment entre les citadins et les ruraux), niveau de priorité donnée à la santé publique, à l’aménagement du territoire (par exemple, maintenir une occupation humaine minimale sur l’ensemble du pays et éviter ainsi la « désertification » de certains territoires), priorité relative donnée à l’intérêt de la collectivité par rapport à celui des individus, … .
On voit bien aussi que les politiques d’agriculture durable mises en œuvre se doivent d’être souples car, en s’appuyant et en s’adressant à des catégories sociales différentes, elles mettent en avant les différences et les handicaps, elles distillent les soupçons et gravent des stigmates (du genre : « les agriculteurs sont de dangereux pollueurs qui font fi de la santé de leurs concitoyens »). A ce jeu, les éleveurs et les agriculteurs, dont le nombre va en décroissant, sont peu avantagés. La subtilité et le pragmatisme devront prévaloir pour préserver la cohérence de la société et maintenir l’objectif général.
3. Eléments d’agriculture durable
On ne saurait passer en revue, dans les limites d’un seul article, toutes les approches visant à un agriculture plus durable que l’agriculture conventionnelle actuelle3, sauf à se satisfaire de descriptions par trop sommaires. Afin d’être plus précis et plus concrets, nous nous limiterons à la présentation de la seule agriculture biologique (AB), pour au moins deux raisons : elle est la seule à avoir été codifiée et valorisée, depuis les années 1990, aux niveaux français et européen ; et elle cherche à répondre aux attentes d’une fraction croissante de la population de nos pays, qui s’inquiète en particulier des effets négatifs de l’agriculture conventionnelle sur l’environnement. Par ailleurs, l’AB vient de faire l’objet d’une évaluation approfondie par un groupe de travail de l’Académie d’agriculture, ce qui lui permet d’en parler particulièrement à bon escient. Et, pour être plus spécifiques et plus précis encore, nous nous limiterons à deux domaines importants de caractérisation de la durabilité, à savoir celui de la protection des plantes et de l’utilisation des pesticides, et celui de la fertilisation des sols.
Par ailleurs, les recherches dans le domaine de la génétique animale et végétale, et leurs applications en agriculture, font l’objet de vifs débats au sein de la société, au point de mettre en question leur acceptabilité sociale, un des piliers de la durabilité. Aussi consacrerons-nous la dernière section de cet article à ce domaine sensible.
3.1. L’agriculture biologique (AB)
Pour un meilleur confort de lecture, cette section a été séparé en article isolé : Lire cette section...
3.2 Agriculture durable et génétique
Connaissances et outils de la génétique sont aujourd’hui très utilisés en agriculture. On peut citer deux exemples parmi beaucoup d’autres : création chez les ovins de races à viande différentes des races à laine, entretien d’une large gamme de lignées de maïs susceptibles d’être croisées pour produire des hybrides performants. Le « progrès génétique » est continuel, et résulte d’une activité de sélection qui s’exerce sur un monde vivant en perpétuelle évolution.
Depuis le début du 20ème siècle, les concepts et les méthodes utilisés – ceux de la génétique des populations, de la génétique quantitative, de la génétique écologique – ont bien prouvé leur pertinence et leur efficacité. Rien ne permet de penser qu’ils ne continueront pas à rendre d’éminents services dans les décennies qui viennent. L’obtention, récente grâce à eux, de variétés de blé maintenant une abondante production de grains, alors que les céréaliculteurs réduisent l’usage des engrais et des pesticides, en témoigne. La démarche de valorisation est cependant très globale, elle s’adresse aux gènes à travers les individus. La sélection et l’amélioration ne peuvent se faire qu’au rythme de la biologie et de la reproduction de ces individus.
Dans les 50 dernières années, l’ADN, les connaissances et les technologies afférentes ont ouvert la voie à une amélioration génétique plus directe et plus rapide des animaux et des plantes. Le sélectionneur a eu un accès pointu au gène, à sa fonction et à sa spécificité via l’ADN. Il s’est affranchi aussi en partie des contraintes temporelles de l’amélioration traditionnelle. Le temps de Dolly et des plantes OGM est venu. Il est possible d’apporter une fonction « à la demande » ; on élabore ainsi des maïs Bt résistants à la pyrale. L’approche est pertinente, efficace et généralisable. Elle rencontre cependant des oppositions dans la société car elle est perçue comme une transgression d’un ordre biologique et idéologique. Il en résulte des conflits de pouvoir, économiques et politiques, dans lesquels la biologie – la génétique – n’est qu’un prétexte ou un outil, même si l’on feint de croire le contraire. Techniquement il existe bien, au profit de l’agriculture et pour les décennies qui viennent, un avenir pour ces démarches, mais il est essentiellement dépendant des nécessités et circonstances politiques et sociales.
Pour un avenir plus lointain, une troisième voie d’amélioration génétique des plantes et des animaux se prépare. Les bases conceptuelles et technologiques se mettent en place aujourd’hui : génomique, protéomique7, cellules souches, cultures in vitro et in vivo, épigénétique8… .
La question est de savoir comment un généticien, un sélectionneur, peut répondre à une demande toujours non satisfaite ou totalement nouvelle des agriculteurs. Prenons l’exemple d’une plante à fleurs roses et qu’un horticulteur valoriserait bien s’il avait une variété bleue. Avec les connaissances et les technologies génétiques en émergence, il est possible de s’interroger ainsi : que serait un végétal qui aurait des fleurs bleues et les caractéristiques technologiques que réclame le marché ? La construction part de caractéristiques génériques minimales (une plante, une couleur) à partir desquelles on réalise une expansion intellectuelle sur la base des connaissances et techniques disponibles. Cette base est telle aujourd’hui qu’il est possible d’envisager non pas une (comme dans le cas des OGM), mais tout un ensemble de solutions possibles. Il n’y a plus transgression d’un ordre biologique ou idéologique. On est placé dans une situation d’innovation. La multiplicité des possibles offre autant de choix à la société. La compatibilité avec la vie sociale est le critère servant à effectuer ces choix, et rien n’exclut la coexistence de plusieurs d’entre eux. On est sorti des interdits et entré dans l’innovation et l’évolution.
Avec maintenant trois cordes à leur arc, les généticiens et les sélectionneurs ont encore bien des services à rendre à l’agriculture durable de demain.
4.Conclusion
Il n’existe pas de modèle unique de durabilité en agriculture, pas plus qu’il n’en existe dans les autres secteurs d’activité humaine. Une façon d’aborder la question de la durabilité de l’agriculture est d’opter, sans a‑priori idéologique, pour une démarche graduelle et progressive qui, thème par thème, objet par objet (on pourrait dire aussi critère par critère, et au sein d’un même critère, indicateur par indicateur), analyse les symptômes de « situations et de perspectives pathologiques » dans l’agriculture et leurs conséquences sur l’ensemble de la société, en cherchant chaque fois à y remédier. L’agriculture durable doit satisfaire les nécessités de santé individuelle et publique par une alimentation sûre (objectifs de qualité, de traçabilité et de non-toxicité des produits agricoles), et, bien évidemment, les objectifs d’une alimentation suffisante pour tous les citoyens, y compris les plus pauvres.
Elle doit limiter son impact sur la biodiversité, et ne pas compromettre le cycle et l’usage de l’eau, du carbone, de l’azote, du soufre… . . Elle doit aussi prendre en compte certaines attentes culturelles relatives à la valeur patrimoniale des sites et des paysages, et les besoins d’espaces de détente et de loisirs pour les citadins (mais elle ne doit pas être, non plus, systématiquement perdante dans le réaménagement permanent du territoire imposé, à surface constante, par l’augmentation de l’implantation des villes et la densification de l’infrastructure de transport). Enfin, et non des moindres, les considérations économiques, ainsi que les aspects réglementaires participent de l’élaboration de politiques de l’agriculture durable. Les seuls slogans primaires qui stigmatisent (« les agriculteurs polluent, ils doivent payer »), ou qui traduisent un refus de toute responsabilité (« tout cela est affaire de l’Etat, il n’a qu’à subventionner et punir ») peuvent rapporter des voix, mais ne contribuent pas à progresser vers une agriculture plus durable.
En l’absence de solution universelle, le pragmatisme amène à soutenir cette démarche graduelle qui cherche à régler les problèmes les uns après les autres, à évaluer et faire évoluer périodiquement l’application d’une politique d’agriculture durable. Et l’on comprend bien que, face à la complexité des situations, ce soit un faisceau de diverses approches qui soient proposées ensemble, et à la cohérence desquelles il conviendra de veiller. A côté des pratiques de l’agriculture conventionnelle qui dominent actuellement, ont été ainsi conçues et appliquées dans les vingt dernières années les démarches codifiées de l’agriculture biologique évoquées plus haut, des approches moins formalisées dites d” « agriculture raisonnée », ou encore d” « agriculture de précision » visant à optimiser l’usage des intrants, ainsi que des approches intégrées de gestion des territoires ruraux ressuscitant et adaptant des pratiques anciennes dont on a eu trop tendance à négliger le bien-fondé, comme l’agroforesterie ou le sylvopastoralisme.
Les connaissances et les techniques autorisent à imaginer et innover pour développer une agriculture de plus en plus durable. Aujourd’hui, il est possible d’identifier des orientations souhaitables, comme par exemple : la mise en place d’une codification et d’une valorisation de l” »agriculture raisonnée » à l’instar de ce qui a été fait pour l’agriculture biologique ; le suivi d’indicateurs d’impact de l’agriculture sur l’environnement (par exemple les teneurs en minéraux et en pesticides dans les eaux) pour rectifier si nécessaire certaines pratiques agricoles ; l’application de politiques et schémas d’aménagement du territoire visant à un bon équilibre villes-campagnes et à une cohabitation harmonieuse des ruraux, néo-ruraux et citadins. Cependant, il faut être conscient que, sur le moyen et long termes, ces orientations valides aujourd’hui devront être revues et complétées par d’autres au fil du temps afin que les activités agricoles demeurent à la fois « écologiquement saines, économiquement viables et socialement acceptables ».
2 De fait, la traduction française officielle était au départ plus complète (« viable et durable »). Paresse des traducteurs et interprètes ? Refus d’utiliser le terme « soutenable » rappelant fâcheusement une profession délictueuse ? …
3 On la qualifie aussi systématiquement d” »intensive » sans tenir compte de sa diversité.
7 Etude de la structure et du rôle des protéines, y compris de la façon dont elles fonctionnent et interagissent entre elles à l’intérieur des cellules.
8 Etude des changements héréditaires dans la fonction des gènes, ayant lieu sans altération de la séquence ADN.