Visites : Les Monts d’Or et le nouveau Saint-Étienne
Dans le choix des activités proposées à nos adhérents, nous sommes guidés par plusieurs motivations : que pouvons-nous offrir qui corresponde à l’esprit de notre École ? Comment susciter au mieux l’intérêt de nos camarades ?
Nos camarades les plus jeunes ne sont généralement pas demandeurs d’activités autres que celles qu’ils peuvent pratiquer avec leur famille. Par ailleurs ils s’intéressent à l’évolution et l’avenir de l’École. Nous avons eu le plaisir de voir des camarades de promotions récentes participer activement à l’accueil dans les familles polytechniciennes d’élèves de l’X venant de pays étrangers, dans le cadre du week-end organisé par le GLAX. Lorsqu’ils ont dépassé l’âge de la quarantaine, certains de nos camarades se préoccupent particulièrement de leur évolution de carrière. C’est alors qu’ils sont demandeurs de dîners-débats et de conférences sur les milieux professionnels. Nous leur offrons les » dîners du GLAX « . Enfin, dans leurs dernières années de carrière et tout particulièrement lorsqu’ils sont retraités, nos camarades, plus disponibles, recherchent d’abord des activités conviviales qui leur permettent de se rencontrer tout en développant ou maintenant des contacts avec le monde actif, scientifique, industriel ou culturel. Le GLAX s’efforce de répondre à leurs demandes en cherchant à garder dans le choix des activités proposées cette curiosité d’esprit, cet esprit de remise en cause, qui sont une spécificité de l’enseignement et de la formation que nous avons reçus à l’École.
La base aérienne du mont Verdun
À la sortie nord de l’agglomération lyonnaise, à 12 km du centre de la ville se trouvent les Monts d’Or, charmantes collines de calcaire doré, très propices à la construction d’un harmonieux habitat traditionnel de pierre. (« Les Monts d’Or » signifie en réalité les » » Monts de l’eau « , du vieux radical gaulois » Dour « , que l’on retrouve dans les Monts Dore en Auvergne ou dans la Doire Baltée au Val d’Aoste. Les Romains y avaient construit l’un de leurs aqueducs destinés à alimenter la ville nouvelle de Lugdunum, devenue Lyon.)
Aujourd’hui deux coupoles surmontent les collines et intriguent les nouveaux venus.
Elles sont le signe visible discret d’une base aérienne, la base n° 942. Des kilomètres de galeries souterraines ont été creusés là dans les années soixante, à 120 m de profondeur.
Dans le cadre de l’OTAN leurs équipements ont été entièrement rénovés récemment afin de servir de poste de commandement des opérations aériennes et du contrôle aérien, dont les opérations de secours du territoire français.
S’y trouve aussi localisé le poste de commandement de la force de frappe française. L’ensemble est protégé des atteintes d’une explosion atomique.
Reçue par le colonel commandant la base, la délégation du GLAX, d’une vingtaine de membres a pénétré dans ce sanctuaire. Un déjeuner dans un restaurant des Monts d’Or a permis à chacun de se resituer dans notre monde plus familier.
Samedi ou dimanche
Pour des visites de la journée, le samedi s’impose, alors que le dimanche convient mieux aux randonnées ou promenades. Pour ces sorties du samedi, il est bon de laisser l’après-midi libre pour diverses courses. Aussi, nous retenons le samedi matin, avec ensuite un déjeuner optionnel. Il est avisé de se placer hors des dates de vacances scolaires.
L’esprit de Le Corbusier et le Firminy vert
Firminy, proche de Saint-Étienne, était avant et juste après la guerre de 1940 une ville industrielle bien sombre et ingrate. Après la guerre, son maire était Claudius Petit, lequel avait été ministre de la Reconstruction. Il a alors déployé toute son énergie pour créer un nouveau Firminy, le Firminy vert. Ce devait devenir le symbole de la ville industrielle de l’avenir, avec ses fonctions bien séparées dans des quartiers très aérés affectés à chacune. Pour cette grande ambition, il fit appel en 1955 à Le Corbusier.
Celui-ci travailla à ce projet pendant dix ans, jusqu’à sa mort en 1965. Il établit les plans des nouveaux quartiers et furent lancées les constructions d’un stade, d’une Maison de la culture, d’une unité d’habitation, qui devait être suivie d’autres et d’une église.
Malheureusement le décès de Le Corbusier survint trop tôt. Une seule unité d’habitation » cité radieuse » fut réalisée, et surtout les travaux de l’église furent suspendus en 1978, faute de volonté et faute d’argent. Le site de ce chantier avorté resta désolé pendant vingt-cinq ans ! Grâce à l’énergie de personnalités locales et de Saint-Étienne, les travaux reprirent en 2003. Ils se terminèrent en 2006. L’église Saint-Pierre est ainsi devenue l’une des œuvres majeures de Le Corbusier.
L’ensemble de Firminy vert est le deuxième plus important site des œuvres de l’architecte, après Chandigarh la capitale du Pendjab.
Curieusement, la qualité de cet ensemble, pourtant classé au patrimoine mondial de l’Unesco, reste méconnue. C’est justement cette méconnaissance qui a incité le GLAX à faire visiter le site à ses membres. Ils furent accueillis par le maire de Firminy.
Ces visites ne sont qu’une manière parmi d’autres de faire vivre ce capital de camaraderie et de confiance qui se renouvelle ainsi entre les membres de notre communauté.
Nous y attachons une importance particulière dans la mesure où elles soulèvent notre curiosité, sur des sujets qui passeraient parfois, par des jugements un peu rapides, comme dénués d’intérêt pour les non-spécialistes. À ce titre, elles sont bien dans la ligne des traditions de notre École.