X2003 Chinois
Le tronc commun débute. Jusqu’à présent, les X2003 étaient pour la plupart éparpillés en France et à l’étranger pour le stage de formation humaine. Désormais, ils sont rassemblés sur le plateau. Quelques élèves, toutefois, étaient déjà sur le campus depuis plusieurs mois, en l’occurrence les treize étrangers qui ont suivi le semestre d’accueil.
Leur formation comportait en effet d’octobre à décembre un stage intensif de français en province, et de janvier à avril une série de cours donnés à l’École : français, toujours, mais aussi et surtout maths et physique, ces deux matières ayant été identifiées par la direction de l’X comme posant le plus de problèmes à certains étrangers en début de cursus.
Surtout les mathématiques, à vrai dire : “ Avant l’X, je croyais que j’étais bonne en maths. Plus maintenant ”, confirme Yun Du, X2003 qui a fait cinq ans de physique en Chine et pour qui les cours du semestre d’accueil, déjà, ont été un choc. Zhoulai Fu, son camarade de l’université de Tongji, était étudiant en mathématiques, mais il est d’accord sur la difficulté : “ En Chine, les maths sont plus appliquées. Les Français, en prépa, apprennent beaucoup de théorie. ” Il reste cependant optimiste : il pense qu’avec du travail le challenge que constituent les mathématiques à l’X pourra être surmonté. Il a plus d’appréhensions pour la langue : “ Les Français parlent très vite ”, estime-t-il, lui qui en Chine avait surtout étudié l’anglais. Pour les mathématiques, c’est Yun Du qui aborde le tronc commun avec le plus d’inquiétude.
Mais le semestre d’accueil leur aura au moins donné à l’un et à l’autre une petite longueur d’avance dont les promotions précédentes ne bénéficiaient pas. D’ailleurs, ils sont presque étonnés de cette prévenance : “ On nous a posé beaucoup de questions, témoigne Zhoulai Fu. On sent que l’École cherche à s’améliorer. On a appris que des élèves étrangers s’étaient plaints l’année dernière. ”
Zhoulai Fu et Yun Du font partie des treize X 2003 étrangers qui ont suivi le semestre d’accueil d’octobre à avril. © THOMAS ARRIVÉ – ÉCOLE POLYTECHNIQUE
Le semestre aura aussi permis une découverte du campus en avant-première : “ L’atmosphère est agréable, commente Yun Du. Beaucoup d’élèves jouent du piano. J’en ai fait un peu en Chine. Je voudrais recommencer ici. ” Les deux élèves chinois sont passés quelquefois au Bôbar. Ils ont assisté au nouvel an asiatique. Yun Du a même pu découvrir en robe de soirée l’Opéra Garnier la nuit du Bal de l’X. Zhoulai Fu n’a pas pu s’y rendre, faute de Grand U.
Mais leur impression générale de l’X est excellente. Et le mal du pays ne les travaille pas encore trop : “ Nous étions déjà séparés de nos familles à l’université de Tongji : elles n’habitaient pas Shanghai ”, rappelle Yun Du. Pour prendre des nouvelles, quand même, Zhoulai Fu et Yun Du avouent beaucoup téléphoner. Yun Du a une Webcam. La distance ne les effraie pas, eux qui auraient pu pousser l’expatriation jusqu’aux États-Unis : “ Je serais peut-être parti là-bas si je n’avais pas réussi le concours ”, remarque Zhoulai Fu. “ J’avais une bourse pour une petite université américaine, précise même Yun Du. Mais le niveau de l’X était supérieur. ”
Séduits par le site Web de l’X
Sur la réputation de l’X, l’un et l’autre ont fait confiance aux conseils de leurs professeurs en Chine : “ L’X n’est pas encore connue des étudiants ”, indique Zhoulai Fu. La consultation du site Internet de l’École a achevé de les convaincre. Mais leur séjour aux États-Unis n’est sans doute que partie remise : “ J’irai peut-être là-bas après l’X. Ou bien en Allemagne. Je voudrais faire de la recherche. En physique ou autre : tout sauf en maths, en fait ! ” sourit Yun Du.
D’ici là, il faudra avoir eu le diplôme de l’X : “ En Chine le diplôme n’est pas aussi important qu’en France, tempère Zhoulai Fu. Mais avoir une expérience à l’étranger est nécessaire, ajoute-t-il. J’ai trois ans pour connaître beaucoup de choses. ” Tous les deux s’accordent d’ailleurs à dire que malgré la réputation de solitude du plateau ils n’ont pas encore eu le temps de s’ennuyer depuis leur arrivée à Palaiseau.