Yellow Cake
L’an passé, Marcel Cassou nous avait entraînés sur la piste sanglante des missions du colonel Flatters (L’Hartmattan) au fin fond du Sahara oriental.
J’avais, à sa demande, écrit quelques lignes, dans ces mêmes pages, en soulignant combien son ouvrage, haletant, se serait prêté à l’écriture d’un scénario : un Little Big Man à la française dans lequel Flatters et les Touaregs chargeant à dos de chameau remplaceraient Custer et les Peaux-Rouges du Little Big Horn.
Il y a trois semaines un paquet postal de sa part me le faisait espérer. Erreur ! Saisi par le démon de l’écriture, Cassou nous livre cette année une fiction dans laquelle, ne doutant de rien, il s’est lancé avec un style qui lui est propre, un peu roman et un peu, justement, scénario. Il est sur la bonne voie !
On aimera, ou on n’aimera pas, le style, mais peu importe, tellement l’intrigue emporte le lecteur dès les premières lignes. Yellow Cake se lit d’une traite de la première à la dernière page.
Je ne dévoilerai naturellement pas l’histoire. À peine lèverai- je le voile sur quelques ingrédients : le Sahara, toujours et bien sûr, mais cette fois plus à l’ouest et au sud, aux confins algéro-maliens, à proximité (à l’échelle saharienne !) d’une mine d’uranium d’où part le fameux yellow cake, premier stade de transformation du minerai en combustible nucléaire, des Touaregs dont je finis par me demander si Cassou n’est pas l’un des plus fins connaisseurs. Ajoutez une pointe de contexte terroriste islamiste (au passage, rendons hommage à Cassou et à son éditeur de sortir du politiquement correct de l’édition française qui feint d’en ignorer l’existence)… et consommez sans faute cet automne.
Quand la pluie frappera vos fenêtres et que la froidure se glissera sous les portes, sentez votre bouche se parcheminer sous le chèche, désaltérez-vous d’un thé à la surface duquel flottent encore les poils de chèvre de la guerba de laquelle vous avez versé l’eau, menez, vous aussi, l’enquête des deux côtés de la Méditerranée… et surveillez désormais les paquets dans le métro !
J’en ai déjà trop dit. Bonne lecture !